jeudi 29 août 2013

18 août: Santa Theresa de Gallura - Porto Pozzo

12.4 km 3h

 Youenn et Joséphine repartent pour Nantes en avion avec le kayak une place en soute. Lucie, une amie d'Apolline arrive par l'avion de 8h05 pour passer une semaine en notre compagnie. Nous allons faire les courses avec la voiture de location à Auchan (dont des sacs poubelle costauds pour doubler l'étanchéité défectueuse de la plupart des sacs "étanches"). Nous rendons la voiture (100 € pour 24 h), consultons la météo grâce au WIFI gratuit de l'aéroport et décidons finalement de partir de Santa Theresa de Gallura au Nord afin de bénéficier de vents portants jusqu'à Olbia. 1 h 30 plus tard, le bus pris à l'aéroport nous dépose à Santa Theresa. Nous descendons au port (800m) chargés comme des mulets. Nous arrivons au terminal du ferry et effectuons la transition vers les pontons du port de plaisance grâce à ... un vieux chariot rouillé de supermarché qui traîne là! Nous profitons des robinets du port pour remplir les 4 vaches (40 litres) en plus des 15 litres d'eau en bouteille. (1 vache = 4 douches; donc 4 jours de douche, condition sine qua non pour le bivouac, dessalage de fin de journée prévu dans la convention collective ;-). Nous démarrons à 16 h après avoir échangé avec des marins chargés de l'assistance portuaire, ils semblent étonnés qu'on ait déjà fait tout ça en kayak ("pazienza!") et nous avertissent que le vent risque d'être fort dans les jours à venir.


 Au loin, Bonifaccio:







Après une jolie balade de 3 h en longeant une belle côte granitique sculptée par le vent, portés par le vent, nous débarquons sur une plage couverte d'un épais tapis de posidonies (herbes sous-marines sèches) d'au moins 1m. Nous sommes sur une presqu'île déserte bordant le "fjord" de Porto Pozzo.

 




19 août: Presqu'île près de Porto Pozzo- Cala Garibaldi

20 km 5h15
Beaucoup de vent, principalement favorable

On coupe la baie jusqu'à la Punta Sardinia en 1 h (5 km).


Merci au vent! Là, on hésite à traverser vers l'île de Maddalena dont on compte remonter la côte ouest: trop de bateaux et mer agitée. On pique-nique dans une crique non loin du cap. 14h, la mer s'est un peu calmée et les bateaux motorisés sont à l'arrêt devant les plages, nous effectuons la traversée vers l'île avec un fort vent de 3/4 opposé.

30 min plus tard, on parvient aux rivages de Maddalena. Le vent ne semble pas mollir au contraire (force 4/5), on décide d'aller dans son sens et de contourner Maddalena par l'ouest poussés par le vent et à l'abri des vagues. Nous sortons le hamac et le tapis de sol comme voiles. En passant dans le port de Maddalena, nous croisons beaucoup de ferries et autres bateaux motorisés.
 
Malencontreusement, Apolline laisse tomber à l'eau le hamac! Quand elle nous le dit, nous sommes trop loin pour faire demi-tour, surtout qu'un ferry s'en est approché...Le hamac bi-place passe donc sur la liste des objets perdus en mer, liste qui commence à s'allonger... Toujours poussés par un fort vent, nous passons sous le pont qui relie Caprera et Maddalena en compagnie de nombreux hors -bords.
Vers l'ile de Caprera:

 Hésitant sur notre lieu de bivouac, nous choisissons finalement une plagette non loin de la Cala Garibaldi sur l'île de Caprera, un peu intrigués par des cases africaines regroupées sur une pointe fermant une baie.


20 août: Cala Garibaldi- Cala Brigantina

12 km 5h
Orage, puis beau temps avec fort vent de face puis fort vent arrière, houle


Vers 10 h 30, nous appareillons mais des nuages noirs menaçants et des grondements nous déroutent de notre tour de Caprera.
 
 On commence à revenir vers Maddalena, à contre-coeur quand les événements climatiques se précipitant nous nous réfugions dans les cases africaines d'un ancien club Med vidéo-surveillé.
 

 
 Nous mettons des jupes de pluie en sac poubelle en plus des coupe-vent.
 
1 h 30 plus tard, le temps s'éclaircit et l'espoir renaît, du coup nous repartons vers le Nord pour basculer sur la côte orientale de Caprera.
 



Après un bon moment à galérer contre le vent, nous passons la pointe de l'île et filons vers le sud, longeant une magnifique côte totalement sauvage.
 
Ambiance bretonne, houle, vent fort et rochers de granite sculptés par les intempéries.
 

 

 

 
Après 3 h, nous arrivons à la sublime Cala Coticcio, eau de piscine au bleu surnaturel.
 

Nous y restons 2 h puis repartons pour une courte navigation car le vent et les vagues ont forci et Cathy commence à stresser. La Cala Brigantina s'offre à nous comme lieu de bivouac obligé (bien que théoriquement strictement interdit, zone rouge du Parc National), nous y débarquons alors que les deux derniers baigneurs s'en vont par le sentier d'accès qui se perd dans le maquis.
 

































mercredi 28 août 2013

21 août: Cala Brigantina (Caprera) - Baïa Sardinia

15 km 6 h
Vent fort favorable puis opposé

Réveil brutal à 5 h: il pleut!
 On monte l'abri en catastrophe. Mouillés, mais rien de dramatique vu la température, on s'entasse à 4 et on tente de se rendormir jusqu'à 7h30.

 
 A 9 h 30 on démarre, la mer est déjà houleuse, le vent fort.

 Lucie, sans se démonter, brandit son matelas pour en faire un spi...

Nous décidons de couper à la cala Portese pour ne pas avoir à passer la Punta Rossa et remonter le vent. Nous portons les kayaks à travers l'isthme des deux mers avec l'aide de deux italiens qui nous proposent leurs services.
 Deux plages, une piste au milieu: l'isthme des due mare:
De l'autre côté, pas une vague!
 

 

On se dirige vers la pointe face au Cap d'Orso et on traverse rapidement . poussés par un vent du Nord soutenu et des vagues favorables, nous avançons quasiment sans pagayer. Nous nous arrêtons au quai d'une marina pour y prendre de l'eau, pique-niquons sur une plage peuplée de cormorans et traversons la baie jusqu'à Baïa Sardinia.
 

 En face, l'île de Caprera que nous venons de quitter:
 Les coupe-vent en Pertex sont les bienvenus!
Les vagues de côté nous ralentissent. Nous nous arrêtons sur une plage accessible à pied uniquement et allons faire des courses en ville et tenter de recharger le téléphone. L'ambiance de la station fait penser à la Côte d'Azur. En face de notre plage, la côte est très urbanisée (Canigione).
 































22 août: Baïa Sardinia- Plage del principe

17.5 km 5h30

L'endroit est extrêmement fréquenté par les bateaux à moteur, ce qui nous oblige à accélérer à fond dans les traversées de chenaux et à longer la côte au maximum . Au niveau de l'île capuccini enlaidie par de moches maisons schtroumpf-néo-nuraghe, nous changeons les équipes pour gagner en vitesse: un adulte par bateau...

Le passage du capo Ferro est très agité... On arrive dans la fameuse zone de la Costa Smeralda, où le prix du terrain atteint des sommets. Les villas deviennent énormes et en même temps très discrètes dans le paysage. Devant chacune d'entre elles , on trouve un yacht à plusieurs étages.
  Nous passons à Porto Cervo (St Trop italien) pour pique-niquer, observer l'étalage d'argent et faire le plein d'eau aux bornes de la marina (noter: douches chaudes libres d'accès!).




 

Nous poursuivons notre route au pied du Monté Zoppu (très belle portion de granite rose) et nous arrêtons à la spaggia del principe, ignorant les îles en face où des rats ont été signalés...
 
 
 
Juste à côté de cette plage publique une énorme villa, 2 femmes s'enroulent dans leurs draps de bain blancs. Une vedette provenant d'un énorme yacht accoste au ponton. A son bord, une dizaine d'hommes d'équipages en blanc. Un homme à l'allure de Jack Nicholson descend et va enlacer une des femmes. Dommage, pas de super-zoom: on aurait peut-être pu se faire de l'argent de poche!
A l'autre extrémité de la plage, les marchands africains ont caché leurs ballots de marchandise dans le maquis et s'installent pour passer la nuit à l'abri des regards. Nous, entre ces deux extrêmes, on est un peu la middle-class! ;-)

23 août: Plage del principe-plage à proximité de Golfo Aranci

22.2 km  6 h
Vent arrière pour traverser le golfe de Congianus puis vent contraire violent pour contourner le capo Figari et à nouveau vent arrière pour traverser la baie de Golfo Aranci.
Nous commençons notre navigation par le passage entre l'Isla le Camere et Mortorio(groupe d'îles faisant partie du Parc de la Maddalena), puis de là, visons directement la Punta di Canigione (6 km) puis Golfo Aranci. Nous croisons peu de bateaux une fois passé le "chenal" de Porto Rotondo et nous traversons le Golfe de Congianus sans forcer avec des vagues et du vent favorables.
 Après quelques emplettes à Golfo Aranci (ville "normale", gros contraste après Porto Cervo) , nous contournons le magnifique Capo Figari avec un vent très fort de face cette fois. Mer bien agitée au passage du cap. Des nuages semblant menaçants nous aident à maintenir un rythme soutenu.
 

 
 

  Une fois le cap passé, le vent nous pousse vers Golfo Aranci. Nous croisons une belle plage au pied d'une ancienne mine,mais avec des maisons trop proches pour un bivouac.

Nous abandonnons également l'hypothèse d'une nuit sur la sublime plage de l'île Figarolo par peur des rats. Nous poursuivons donc au delà de la ville pour tomber un peu par hasard sur une superbe plage étonnament isolée malgré sa proximité avec des zones urbanisées.


 En face, l'île de Tavolara rosit au couchant. Un grand trois mats se transforme en arbre de Noël à la nuit tombée (pas d'économies d'énergie chez lers milliardaires). On se protège du vent avec les kayaks et des matelas. Dernier bivouac en Sardaigne, on débouche une bouteille de Jerzu pour arroser ça!